Protection d’urgence des sculptures de lamassus sur le site de Khorsabad à Nineveh
Irak
Le musée de Raqqa abritait une importante collection d’objets culturels et archéologiques des époques romaine, byzantine et islamique. L’occupation de la région par Daech entre 2014 et 2017 a profondément dénaturé cette institution. Riche de quelques 8 000 artefacts, sa collection a été sévèrement pillée au point qu’elle ne compte plus que 800 pièces de son fonds initial. Lancée en 2019, la réhabilitation du bâtiment du musée, menée par La Guilde européenne du raid et l’ONG locale Roya, en lien avec les autorités de la ville, a misé sur l’utilisation de matériaux locaux, comme les briques cuites dans un four traditionnel situé aux abords de la cité. Le projet s’est ensuite concentré sur la documentation et le recensement des œuvres qui avaient survécu au conflit, avant de procéder à leur conservation préventive et à leur stockage dans des conditions adéquates. Ce projet de réhabilitation du musée de Raqqa et de sa collection a été associé à celui du Stiftung Preussischer Kulturbesitz Berlin, qui visait à reconstituer l’inventaire de la collection pillée en compilant des informations provenant du musée et des données de fouilles issues d’archives allemandes et néerlandaises.
Ces trois projets soutenus par ALIPH ont permis au musée de renaître. En effet, grâce à ces efforts, le musée a rouvert ses portes en novembre 2023. Baptisée « Témoins du passé et du présent », une exposition inaugurale a permis de présenter au public, et en particulier aux scolaires, 50 artefacts, et de retracer ainsi leur destin marqué par le conflit. Ce projet est un symbole de résilience et de réappropriation de la mémoire.